Va-et-Vient + le Festival des Bas
Un rapport de Julien

  Très chère Aurélie,

  Suite à vos conseils, j'ai lu les scénarios en français de votre site. A priori, aucun ne me plaisait au premier abord : soit l'attente, soit des choses un peu trop compliquées pour moi. J'ai donc décidé d'en "mixer" deux : "Va-et-vient" et "Le festival des Bas".

  J'ai donc décidé de faire dix boules de papier journal scotchées avec une des clefs des menottes dans une seule d'entre elles et les ai dispersées dans mon studio. L'autre clef était congelée, et bien congelée. Je n'avais aucun moyen de savoir où se trouvait la clef. Il me fallait défaire chacune des boules de papier. J'ai bien pensé à utiliser d'autres clefs, mais aucune ne pouvait ressembler à mes clefs de menottes.

  Mon studio est petit certes, mais le couloir pour passer de la chambre à coucher, bureau, cuisine, salon ... à la salle de bain fait bien ses trois mètres et au milieu, d'un côté un placard et de l'autre les WC. De quoi disposer mes dix boules de papier et de m'obliger à bouger pour aller les chercher.

  J'avais placé quatre boules dans la salle de bain et une boîte de punaises à trois pointes à l'entrée du couloir. Deux autres boules dans le placard et une dans les WC. Les trois autres étaient dans le studio proprement dit. La clef pouvait être près de moi, mais j'avais plus de chance de la trouver en me rendant directement dans la salle de bain, par ailleurs le point le plus éloigné de mon studio.

  Ayant deux paires de menottes, j'ai donc décidé de tester la position dite de "La crapaudine", une des menottes servant à relier ma cheville gauche à mon poignet droit et l'autre pour la cheville droite et le poignet gauche. La première opération s'est déroulée sans problème, mais pour la deuxième, j'ai eu du mal à menotter mon deuxième poignet. J'aurais peut-être dû commencer par les poignets et finir par les chevilles ... Me voilà donc dans une position rappelant un "Hog-tie" particulier et un peu étrange. Il m'était difficile de me déplacer. On pourrait plutôt parler de reptation, reptation d'autant plus difficile que les menottes ont vite glissé sur mes poignets, me les broyant à chaque mouvement. Doucement, très doucement, mais sûrement, je me suis engagé dans le couloir. Quelle erreur d'y avoir placé toutes ces punaises qui me mordaient la peau, m'arrachaient des gémissements et me faisaient perdre le sens de l'orientation. Ai-je précisé que je m'étais placé un bandeau serré sur les yeux ?

  Trop de souffrances, trop de douleurs et la perte de mes repères spatiaux- temporels m'ont rapidement fait obliquer vers les WC où mes doigts frénétiques mais déjà gourds se sont empressés de déballer une clef hélas inexistante. Quelques punaises étaient ancrées à mon corps et il me fallait retourner au milieu d'elles soit pour aller dans le placard, soit pour atteindre la salle de bain, soit encore retourner vers la clef congelée qui avait dû rester dans le congélateur ! Doute affreux et puis certitude. Non, je n'avais pas enlevé la clef du congélateur ! Plus de choix. Bien obligé de souffrir. J'étais au bord des larmes. La douleur des punaises étaient même insignifiante par rapport à celle qui me ravageaient les poignets que j'imaginais déjà avoir en sang. Mais je n'avais plus le choix. Quelques mètres et peut-être la liberté.

  Une ou deux reptations avant un repos bien mérité sur les punaises et ainsi de suite. Et dire que tout cela m'avait semblé tellement simple, que j'avais même imaginé rajouter quelques obstacles, me mettre des pinces aux seins alors que mes pectoraux reposaient des pointes acérées ainsi que mon ventre, mes cuisses ...

  Depuis combien de temps cela pouvait-il durer ? Je n'en avais aucune idée. Tout ce que je savais, c'est que cela faisait déjà bien trop longtemps et que je n'en pouvais plus. Mais bon, bon gré, mal gré, j'avançais et je finis par buter contre la porte d'entrée. Victoire, la salle de bain n'était plus qu'à un mètre ou deux. Cet espoir me galvanisa et mes mouvement redevinrent "coordonnés" autant qu'ils pouvaient l'être. Je ne sentais même plus la douleur dans mes poignets. Bientôt la délivrance ! Mais que ce fut difficile de déchirer les boules de papier avec à chaque fois une nouvelle déception.

  Trop de frénésie, trop d'impatience, trop de peur et de douleur. J'avais perdu le compte de mes boules de papier. Deux ou trois ? Sûrement pas quatre, j'aurais trouvé la clef. A force de chercher au milieu des lambeaux de journal, je dus me rendre à l'évidence. La clef n'était pas là. Où ?! Il me restait le placard et le "salon" : l'endroit où je m'étais ligoté. D'abord le placard. J'avais oublié les punaises plantées dans ma chair et cette affreuse douleur dans mes poignets et maintenant dans mes chevilles. Je ne pourrai jamais y arriver. Que faire ? Pleurer ? Cela faisait longtemps que mes larmes avaient humecté mon bandeau que je n'arrivais pas à enlever. Hurler ? Hors de question, ainsi ligoté, à moitié nu (juste un string) ! Il ne me restait qu'une seule possibilité. La seule, celle que j'avais consciemment choisie : me libérer par mes propres moyens.

  J'aime me sentir entraver, sentir des cordes freiner voire annihiler mes efforts, mais la douleur provoquée par les menottes, je ne la connaissait pas. Elle était trop forte. Il me fallait bouger avec la plus grande prudence. Il me semblait que mes poignets étaient fracturés et que mes chevilles ne répondaient plus. En attrapant mes pieds avec mes mains, j'ai fait diminuer la douleur. Mais j'avais beau être souple, je ne pouvait pas tenir la position bien longtemps. C'est avec rage que j'ai retraversé le couloir attrapant au passage la boule dans le placard pour vérifier qu'elle était bien vierge de tout moyen de libération.

   Ô rage
   Ô désespoir
   Ô menottes ennemies
   Me faudra-t-il me traîner en vain
   De pièces en pièces
   Pour une libération
   Ô combien attendue
   Ô combien hypothétique ...

  A force d'à force, j'ai fini par revenir à mon point de départ, me tapant la tête contre les tables et les chaises, les bancs et les meubles. Mais où avais-je donc pu lancer ces fameuses boules de papier. A frotter ma tête contre le lino, j'ai fini par libérer un œil et voir enfin les promesses de ma libération. Bien sur dispersées ! Une des punaises s'étaient plantée dans mon téton droit et je devais évoluer en faisant attention à ce qu'il ne touche par terre. D'autre punaises était plantée en moi. Je souffrais, mais encore plus des menottes que de ces quelques douleurs qui me semblaient bénignes. J'aurais dû utiliser des cordes !

  Je me suis "précipité" vers la boule la proche de moi. Je ne sentais plus mes mains. Je n'arrivais pas à déchirer la boule de papier. Il faut dire que j'avais mis la dose de scotch. Je me suis laissé aller dans mes liens. AIE ! La punaise dans le sein droit m'a cruellement rappelé à la réalité. C'est avec les dents que j'ai fini par ouvrir la boule de papier pour y trouver une clef. Victoire ! Et bien non. Les menottes avaient tellement glissé sur mes poignets qu'il m'était désormais impossible d'atteindre la serrure. Il me fallait me remettre complètement sur le ventre, laisser les punaises entrer encore plus profondément dans ma chair. Enfin, j'ai pu faire remonter les anneaux d'acier et avoir la possibilité de pouvoir me libérer.

  Mais qu'il est difficile de trouver la serrure avec des doigts gourds.

  Quelle panique quand je ne la trouvais pas, persuadé tout d'un coup d'avoir mis les menottes à l'envers ...

  Enfin, à 18H00, j'étais euphorique à l'idée de ce scénario. A 21H30, j'arrivais difficilement à me redresser pour me rendre compte que les punaises tenaient plus par adhérence que par pénétration dans mes chairs et que mes poignets, s'ils n'étaient pas en sang, étaient bien rouges. Quand à mes chevilles, deux profondes empreintes prouvaient la présence des menottes. C'est alors que j'ai compris que j'avais vécu une expérience formidable et que l'excitation est apparue avec une force insoupçonnée : l'orgasme m'a surpris avant même que je cherche à faire quoi que ce soit pour me le procurer.

  Il n'empêche que la prochaine fois que je voudrais m'entraver les membres pour me déplacer, j'utiliserai des systèmes à base de cordes plutôt que ces menottes trop inconfortables et qui font perdre, par la douleur qu'elles procurent, toute notion et de réalité et de plaisir.
 

N.B. : Une petite précision encore. J'ai paniqué énormément au point de croire que je n'avais pas sorti la clef du congélateur. Erreur, la clef était bien sortie, mais posée sur une table, hors d'atteinte. Une erreur peu chère payée, mais qui ne se reproduira plus ; du moins je l'espère car elle correspond à mes première expérience d'auto-bondage avec des menottes. Là, j'avais fait le contraire. La clef congelée était bien par terre, mais la clef que je comptais utiliser beaucoup plus rapidement histoire de tricher est restée sur la table. Tel était pris qui croyait prendre. Heureusement, je l'avais congelée dans très peu d'eau, mais j'ai eu grande peur à croire que le froid ait pu la fragiliser et qu'elle puisse me casser dans les doigts ...

Aurélie



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